Dossier de Presse : OPÉRATION MÉTASTASES - N’DONGO REVIENT

Spectacles présentés au Théâtre de Carouge
en collaboration avec les Associés de l’Ombre
Salle Gérard-Carrat
57, rue Ancienne, Carouge


DOSSIER DE PRESSE AU FORMAT PDF


OPÉRATION MÉTASTASES

Opération Métastases. Thriller politique
Le Dessous des cartes
À armes inégales
Deux coups d’avance
Une Agence très spéciale
Les Guerres secrètes de la CIA
Si la CIA n’existait pas…
L’auteur et metteur en scène et les comédiens


N’DONGO REVIENT

N’Dongo revient de Dominique Ziegler
N'Dongo : Le retour
Noir humour
N'Dongo :Les échos
Il existe un pays
Les comédiens



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Bertrand Tappolet

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OPÉRATION MÉTASTASES

de Dominique Ziegler

Mise en scène Dominique Ziegler
Assistanat à la mise en scène Olivier Lafrance
Avec François Rochaix (le vieil espion) et David Valère (le jeune espion)





THRILLER POLITIQUE - Haut de la page

« Vous êtes un joueur tout en étant une pièce dans le jeu. »
Jeune espion dans : Opération Métastases


L'espionnage international est un théâtre d'ombres, une guerre quotidienne, un jeu mortel opposant les meilleurs agents secrets de la planète. Les buts avoués – pouvoir, information, sécurité nationale –masquent souvent de plus obscures motivations. Les apparences sont trompeuses, les stratégies mouvantes, les alliances déconcertantes. L'ennemi d'hier peut devenir le complice de demain, mais, en attendant, tous les coups sont permis…

Dans un décor évoquant le salon cossu d’une villa américaine de banlieue, Opération Métastases confronte deux espions de générations différentes et contrastées.

Au fil de ce thriller politique et métaphysique mené tambour battant, le véritable défi de la mise en scène est de captiver le spectateur malgré le côté grave des questions politiques abordées.

Pour cela, l’accent est placé sur la qualité de jeu des acteurs et sur leur interaction. Il se crée entre les personnages, deux espions d’âge et de conviction contrastées, un rapport de tension permanente. Derrière l’écran de fumée des pseudo-amabilités d’usage et les grandes considérations géopolitiques, un subtil jeu du chat et de la souris se déroule en filigrane, dont l’enjeu est la mort soit de l’un, soit de l’autre des protagonistes.

Géostratégie et manipulations au programme de ce portrait saisissant et d’une noire ironie d'une institution dont la mission est l'anéantissement de l'adversaire par tous les moyens, et dont les procédures jonglent avec les hommes comme de vulgaires pions. Un récit haletant, qui se nourrit du meilleur des productions hollywoodiennes, à découvrir à la veille des élections présidentielles américaines.




LE DESSOUS DES CARTES - Haut de la page


Rencontre avec Dominique Ziegler, auteur et metteur en scène

Quelles sont les passerelles qui relient les deux pièces que vous présentez N’Dongo revient et Opération Métastases?

Dominique Ziegler : Il s’agit de deux pièces qui traitent de politique internationale et des coulisses, ici de la diplomatie, là de la stratégie d’une agence de renseignement. Dans la comédie politique N’Dongo revient, je tourne en dérision le problème du post ou néocolonialisme dans une comédie satirique des relations France-Afrique. Cette satire ne ménage aucun des Présidents de la Ve République. Avec cette double interrogation posée : comment se fait-il qu’un demi-siècle après la décolonisation, perdurent encore et toujours des dictatures extrêmement sanglantes et ubuesques dans les pays du continent africain ? Et pourquoi la France, patrie des droits de l’homme, soutient ce type de régime autoritaire. On voit qu’il existe alors des interactions économiques et des amitiés dangereuses. Le propos est ici de tourner une réalité politique des rapports Nord-Sud à la farce mordante.

Opération Métastases évoque la politique étrangère d’une grande puissance, les Etats-Unis. Le canevas de base est constitué par l’histoire d’un jeune espion devant infiltrer le réseau terroriste
Al-Qaida. Il demande alors conseil à un vieil espion ayant beaucoup roulé sa bosse, particulièrement au Moyen-Orient. Cette transmission de savoir, est l’occasion de revenir sur 50 ans de "coups tordus" et de politique étrangère nord-américaine.


Pourquoi ce choix dans les deux cas de huis clos en un dialogue traversé d’affrontements ?

D. Z. : En premier lieu, je pense qu’il n’existe pas de bonne pièce sans conflit. A ce titre, je trouve toujours très passionnante la confrontation de deux personnages ou de deux univers. Dans le cas de N’Dongo revient, c’est l’Afrique et l’Occident. Dans le cas de Opération Métastases, c’est la jeune génération américaine idéaliste face à la vieille génération plus cynique. C’est un peu la rencontre entre un jeune Colin Powell et un vieil Henry Kissinger.

Un jeune auteur-metteur en scène comme moi se doit également de penser à une écriture en termes d’économies de moyens et non sous l’angle d’une superproduction. Cette contrainte n’est d’ailleurs pas sans intérêt, car elle me permet de ramasser le propos. Il est sans doute plus aisé de créer une tension entre deux protagonistes. Il ne s’agit néanmoins pas là de la marque constante d’une écriture, puisque j’ai déjà écrit des pièces avec des distributions plus importantes.


Les deux personnages d’Opération Métastases ont-ils été inspirés par d'autres personnes réelles ou fictives ?

D. Z. : - Le vieux est sorti de mon imagination après avoir lu La Chute de la CIA, qui livre les mémoires d'un agent nommé Robert Baer. Il a bourlingué une quarantaine d'années, notamment au Moyen-Orient, et manifeste un certain mécontentement parce que plusieurs opérations qu'il voulait réaliser ont été sabotées par les instances gouvernementales, les politiciens. Il est maintenant à la retraite, il va bien mais pointe publiquement du doigt les services de la CIA et l'incohérence des stratégies politiques de son gouvernement. J'ai eu envie de pousser un peu plus loin sa propre logique en imaginant ce que donnerait quelqu'un comme lui si, devenu tout à fait aigri, il était confronté à un jeune agent plein d'illusions qui admire ses actions passées tout en ne parvenant pas à cacher une réticence. Plus la pièce avance, plus les deux logiques s'affirment incompatibles.


Quel type de théâtre défendez-vous ?

D. Z. : Dans le cas de N’Dongo revient comme dans celui de Opération Métastases, mon n’est désir pas de me cantonner à parler uniquement de manière basique et politique d’un thème. Je pense avant tout en termes de spectacle accessible où le spectateur se pose sur son siège et se retrouve "scotché" du début à la fin, qu’il s’y connaisse ou non en politique. A mes yeux, le théâtre contemporain souvent introspectif, voire poétique, se préoccupe beaucoup des problèmes psychologiques des Occidentaux. Contrairement à une idée répandue, il y a une vraie place et une demande du public pour le théâtre politique. J’ai pu d’ailleurs constater une prise de conscience de certains publics face au chantage et aux rapports de force qui prévalent dans les relations entre l’Afrique et l’Occident. La création va d’ailleurs partir en tournée africaine au mois de décembre 2004.




À ARMES INÉGALES - Haut de la page


Note d’intention de Dominique Ziegler, l’auteur


Le canevas de base de la pièce Opération Métastases est le suivant : un jeune espion frais émoulu de l’école de la CIA doit infiltrer une nébuleuse terroriste internationale (que tout le monde reconnaîtra !) et rend visite, en prémisse à sa mission, à un vieil agent à la retraite, qui est en quelque sorte la "mémoire" des services secrets. Le rapport de transmission de savoir du maître envers l’élève va peu à peu se transformer en rapport de force des plus tendus jusqu’à son dénouement tragique.


Infiltration et facteur humain

L’idée de cette pièce m’est venue il y a deux ans, à la lecture d’un entrefilet paru dans Le Canard Enchaîné . L’hebdomadaire satirique relatait les propos d’un agent anonyme de la CIA qui exprimait de manière étonnement simple une des raisons pour lesquelles l’agence avait échouée à infiltrer les groupes fondamentalistes islamistes et par conséquent à prévenir les attentats du 11 septembre. Le propos relaté était, en substance, le suivant : « Quel agent voudrait passer cinq ans de sa vie sous un soleil aride en compagnie d’austères barbus, sans toucher de femmes ni boire une goutte d’alcool, à manger des pois chiches et faire la prière tous les jours ?… » Bon sang, c’était donc ça ? La toute puissante CIA, le service secret le plus performant de la planète buttait elle aussi, comme n’importe quelle entreprise, sur l’imprévisible facteur humain ?

Voici un organisme ultra-puissant qui a fait et défait des gouvernements en Amérique Latine et Centrale, en Asie, en Europe de l’Est, etc…, un rouage essentiel de la politique étrangère de Washington, qui n’hésite pas à sacrifier des milliers de vie pour défendre les intérêts des Etats-Unis sur la planète. On peut affirmer sans crainte de se tromper que la configuration géopolitique mondiale depuis un demi-siècle est marquée par les manœuvres de l’agence. Dans l’imaginaire collectif, la CIA a toujours été synonyme d’efficacité et d’invulnérabilité.

Les commissions d’enquêtes sénatoriales conduites au milieu des années 70 par le sénateur Franck Church ont levé une partie du voile sur les activités troubles de l’agence obligeant entre autres deux de ses directeurs à rendre des comptes à la collectivité. Néanmoins ces critiques, qui ont temporairement ébranlées l’agence, ont porté uniquement sur des questions d’éthique, jamais d’efficacité.


Après le 9/11 : des responsabilités diluées

Le 11 septembre a changé la donne : l’échec à déjouer les plans des Islamistes a été principalement imputé à la CIA. Comme dans les films de gangsters ou les dans les procès criminels, les différents acteurs concernés (gouvernement et services secrets notamment) ont commencé à minimiser leur responsabilité en se chargeant les uns les autres. De nombreux agents de la CIA, refusant de voire l’organisation jouer le rôle d’unique fusible, pointent du doigt les responsables gouvernementaux, arguant que l’agence est un instrument totalement dépendant du pouvoir politique ne fixant ses priorités qu’en fonction des exigences de ce dernier. Inversement, au sommet de l’Etat, on argumente que nombre de décisions vitales en matière de sécurité nationale et de politique étrangère sont prises sur la base des renseignements fournis par l’agence.

Le monde des services secrets fascine et répugne en même temps. Le sort de l’humanité est largement dépendant (d’un point de vue économique, politique et sécuritaire) des décisions prises dans les couloirs de Langley avec ou sans l’accord de la Maison Blanche. Les récentes dissensions évoquées plus haut ont permis un étalage de linge sale qui, à défaut de complètement éclairer les grandes questions politiques du moment, apporte des éléments supplémentaires à la compréhension de la marche contemporaine du monde. Ainsi Robert Baer, un ancien agent de la direction des opérations clandestines au Moyen-Orient puis du bureau d’analyses dénonce dans son captivant ouvrage "La chute de la CIA" la surprenante incompétence des responsables des antennes étrangères de l’agence qui préfère laisser filer des terroristes plutôt que de risquer une opération, qui si elle se soldait par un échec, nuirait à leur carrière. Baer pointe également dans son ouvrage le noyautage des différents organismes des sécurité de l’Etat Américain par les grosses compagnies pétrolières qui, par responsables corrompus interposés, se livrent une guerre d’influence dont les conséquences se font sentir sur les prises de position politiques et sur les actions de l’agence sur le terrain. La complexité de ces questions n’en finit pas d’étonner.


L’Amérique et Ben Laden

Richard Labévière, journaliste à la TSR et à RFI dans ses ouvrages " Les Coulisses de la terreur " et " Oussama Ben Laden ou le meurtre du père " s’est beaucoup interrogé sur les rapports incestueux et troubles entre les réseaux islamistes et la CIA. Parmi les nombreux sujets d’étonnement analysés par ce brillant investigateur, il en est un qui laisse songeur : hospitalisé à l’hôpital américain (!) de Dubaï, peu de temps après les attentats contre les ambassades américaines de Nairobi et de Daresaalam, Ben Laden aurait reçu la visite du responsable local de la CIA, avec qui il aurait partagé un thé !

C’est dans ce vaste contexte que j’ai basé l’intrigue de ma pièce. La question de l’instrumentalisation des Islamistes au temps de la guerre d’Afghanistan puis le destin de la nébuleuse Al-Qaida comme organisation autonome en constante expansion sont au cœur de la pièce Opération Métastases . Le rôle de la CIA au Moyen-Orient et dans le reste du monde fait l’objet d’âpres débat entre les deux personnages principaux de la pièce. Reprenant mon idée de départ je décidai de repartir sur le thème de l’infiltration mais de le traiter dans un autre registre que celui de la comédie.


Duel entre hommes de l’ombre

Afin de permettre le lien historique entre les deux époques clés de la CIA (grosso modo pendant et après la guerre froide ou – à une dizaine d’années près – avant et après le 11 septembre) je choisis la confrontation entre deux agents de génération différente : le jeune agent qu’on lance sur le terrain dans le nouveau contexte du 21e siècle et l’ancien agent de la guerre froide, à la retraite depuis quelques années. Le vieil agent va servir de guide, de relais au nouveau venu et tenter de l’éclairer sur la marche du monde et de l’agence qui, comme on l’a vu, sont intimement liés.

En terme de spectacle, j’ai conçu cette pièce dans un style "thriller politique d’espionnage" tout en mettant l’accent sur la relation d’amour haine qui va se développer entre les deus protagonistes.

Les récents événements internationaux ont, pour la première fois, montré la CIA, sous un jour vulnérable. Derrière la gigantesque machine sont apparus au grand jour des êtres humains avec leurs faiblesses, leurs espoirs, leurs contradictions. Opérations Métastases  s’intéresse à deux de ces hommes de l’ombre. Derrière les considérations politiques, militaires, stratégiques, se révèlent petit à petit deux destins personnels, deux caractères antinomiques, deux trajectoires particulières à la fois touchantes et effrayantes, dont la petite histoire finit par rejoindre la grande.
Bon Spectacle !
Dominique Ziegler




DEUX COUPS D’AVANCE - Haut de la page

J : L’affaire de l’Afghanistan est connue. Il fallait bien s’allier avec quelqu’un si on voulait venir à bout des Russes. Personne ne pouvait imaginer que ces excités se retourneraient un jour contre ceux qui les avait aidés.

V : Bien sûr que si, que l’on pouvait s’en douter. C’était même ce qu’espéraient les promoteurs de l’opération. Le conflit afghan a été l’occasion de faire financer notre plan en toute quiétude sans que personne ne soupçonne rien, puisque, ainsi que vous le soulignez avec votre sympathique esprit boy-scout, on les armait pour la bonne cause. Une fois la guerre finie, nous avons pu entrer dans la phase active de ce plan conçu de longue date et donner le véritable coup d’envoi de l’opération " Métastases ".

J : Qui consistait… ?

V : …à soutenir, dans un deuxième temps, plus discrètement certes, mais bien plus massivement, ces cellules et les aider à se développer… à l’échelon mondial.

J : Quel intérêt ?

V : Nous créions ce dont nous avions le plus besoin pour assurer la survie de notre empire : l’ennemi du 21e siècle.

J (un temps) : Je ne comprends pas.

V : Je suis sûr que si. En lançant les islamistes sunnites à l’assaut du gouvernement communiste afghan à la fin des années 70, nous attirions l’URSS dans un bourbier similaire à celui que nous avions connu au Vietnam avec l’espoir que cela accélère son inéluctable chute. Mais nous savions aussi que le jour où l’Union soviétique se désintégrerait nous nous trouverions face à un dangereux vide. Ainsi que l’a souligné Canetti « la possibilité la plus sûre et souvent la seule qu’ait une masse de se maintenir est l’existence d’une deuxième masse à laquelle elle se rapporte ». Sur les décombres planifiés de notre vieil ennemi nous faisions naître la menace du futur qui nous permettrait de continuer à exister comme grande puissance. Ce qui se produit aujourd’hui a été pensé il y a bien longtemps. Deux coups d’avance, mon petit, il faut toujours avoir deux coups d’avance.

J (Jeune espion) et V (Vieil espion), in : Opération Métastases




UNE AGENCE TRÈS SPÉCIALE - Haut de la page

Survol de l’histoire de la CIA


La Central Intelligence Agency (ou CIA) est l'agence fédérale d'information des États-Unis d'Amérique sur l'étranger fondée en 1947. Elle est chargée de fournir et d'analyser des informations sur les gouvernements, les entreprises et les individus de tous les pays du monde pour le compte du gouvernement américain. Le quartier général de la CIA est à Langley, en Virginie.


Agissements

La CIA a également régulièrement influencé de façon décisive l'histoire politique des États jugés stratégiques pour les intérêts des États-Unis, allant jusqu'à organiser le renversement de régimes jugés hostiles, voire à déclancher des conflits armés. Ces agissements ont eu lieu sur l'ensemble du globe terrestre, avec néanmoins une occurrence plus prononcée en Amérique latine, dans le monde arabe ou en Asie, souvent dans le cadre de la stratégie dite de l'endiguement, voire de la recherche de l'effondrement du bloc communiste, comme dans le soutien au mouvement Solidarnosc en Pologne. Parmi les actions les plus célèbres, il peut être fait état de la mise en place du régime dictatorial du général Pinochet au Chili ou bien son soutien aux mouvances islamistes radicales en Afghanistan (dont notamment Oussama Ben Laden) ou au dictateur Saddam Hussein. Dans le cadre de l'affaire des Contras du Nicaragua, le tribunal international des Nations Unies fut amené à condamner les États-Unis pour crime de guerre au début des années 1980.

Après le 11 septembre 2001 l'action de la CIA est redéfinie afin de contribuer à la nouvelle doctrine de "guerre contre le terrorisme" édictée par le gouvernement.


La CIA et l’invasion de l’Irak

Une série d'erreurs, d'exagérations et de présentations "erronées" de la part de la CIA, mais pas de pressions de la part de la Maison Blanche pour tenter d'influencer les conclusions des services de renseignement sur la capacité de Saddam Hussein à produire des armes de destruction massive (ADM). Telles sont les deux principales conclusions du rapport rendu public vendredi 9 juillet, dans un climat politique tendu, par la commission du renseignement du Sénat.

Le document dresse un réquisitoire implacable contre le travail de la CIA avant la guerre en Irak, soulignant que « la majorité des conclusions clés des services de renseignement présentées en 2002 concernant la poursuite des programmes d'armes de destruction massive en Irak étaient exagérées ou non confirmées par des informations sur place ». Les sénateurs évoquent à plusieurs reprises les "échecs" de la CIA, et regrettent qu'après 1998 elle n'ait pas envoyé l'un de ses agents en Irak pour évaluer la situation. « Une chose est claire désormais, a assuré le président de la commission bipartisane, le républicain Pat Roberts, lors d'une conférence de presse. Avant la guerre, la communauté du renseignement américain a affirmé au Président et au Congrès que Saddam Hussein avait accumulé des ADM. Nous savons désormais que tout cela était faux. » Les sénateurs soulignent aussi avoir découvert que l'agence avait "omis" de transmettre à Bush de nombreux témoignages de scientifiques irakiens affirmant que Saddam Hussein avait abandonné son programme de développement d'ADM.




LES GUERRES SECRÈTES DE LA CIA - Haut de la page


Guatemala 1954

En juin 1954, le nouveau président du Guatemala élu démocratiquement, Jacobo Arbenz Guzman, décide une réforme agraire : il distribue aux paysans les plus pauvres du pays quelques hectares de terres appartenant à la multinationale américaine United Fruits et décide d’instaurer une taxe sur les exportations.

Un véritable coup d'état est mis sur pied lors d’une réunion entre notamment le Président Eisenhower et Allen Dulles numéro un de la CIA, qui siégeait également au conseil d'administration de United Fruit. La CIA renverse le président qui quitte le pouvoir, et installe à sa place une junte militaire. Elle restera en place pendant 40 ans.


Congo Belge 1960

En 1960, le Congo Belge accède à l'indépendance. Le Premier ministre est le leader de gauche, Patrice Lumumba. Or les Etats-Unis convoitent les immenses ressources minières du pays. Allen Dulles avait ordonné l’assassinat de Lumumba qui ne restera en place que deux mois.

En 1975, une commission d'enquête parlementaire conclura que le président Eisenhower avait donné son accord. Le général Mobutu, qui s'était emparé du pouvoir, fit exécuter Lumumba. Frank Carlucci, futur sous-directeur de la C.I.A., était en poste au Congo lors du coup d’Etat.


Cuba, Baie des Cochons 1961

À Cuba, Fidel Castro, qui vient de chasser le dictateur Batista, nationalise les plantations de sucre détenues par des Américains. Dès le lendemain commence l'escalade : fin des prêts à Cuba, rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, et accord commercial soviéto-cubain. Castro défie Washington et s'affiche avec le chef du Kremlin, Khrouchtchev. Kennedy hérite du projet mis au point par Nixon et la CIA, le renversement de Castro, grâce à un débarquement dans la Baie des Cochons. La CIA engage  des mercenaires, 1500 exilés cubains peu expérimentés.

Le gouvernement de Castro étant très populaire, le soulèvement n'a pas lieu et les attaquants sont rejetés à la mer. La CIA espérait que Kennedy, devant le désastre, se sentirait obligé de dépêcher l'armée américaine en renfort. Mais Kennedy refusa et l'opération échoua. La C.I.A. lui attribua la totalité de l'échec de la Baie des Cochons. L'embargo américain qui frappe Cuba depuis le début des années 1960 dure encore.


Vietnam 1961-1972

Quelques mois après l'assassinat de Kennedy, Lyndon Johnson avait remis en question le plan de retrait des conseillers militaires américains du Vietnam envisagé par le président disparu. En Août 64, la CIA monte une fausse attaque nord-vietnamienne contre un navire de guerre américain dans le golfe du Tonkin. Johnson a enfin un prétexte pour multiplier par dix le nombre de soldats américains qui combattent en Asie du Sud-Est, et commencer ses bombardements contre le Vietnam du Nord.

Au Vietnam, se met en place l’Opération Phénix. La CIA est chargée d’appliquer purement et simplement un programme d'assassinats ciblés de civils : enseignants, médecins, cadres, pour paralyser le pays. William Colby, le responsable de la CIA qui dirigeait l'opération, sera nommé quelques années plus tard directeur de l’agence.


Chili 1973

En 1971, Salvador Allende, le candidat socialiste, est élu. Il met en place une réforme agraire et décide des nationalisations. Richard Nixon, horrifié, donne carte blanche au directeur de la CIA, Richard Helms, pour empêcher son entrée en fonction. Washington décide alors d'aider les militaires à renverser Allende et mettre le général Pinochet au pouvoir. Le coup d’Etat survient le 11 septembre 73. Le président est assassiné, ou s’est suicidé, selon la CIA, et des milliers de Chiliens torturés et massacrés. Les listes des suspects ont été fournies par la CIA aux escadrons de la mort de la junte militaire.

C’est l’implication de la CIA dans le coup d'Etat au Chili, et les révélations sur la complicité entre l’agence et la Maison-Blanche pendant le Watergate, qui vont pousser le Congrès, trompé et humilié par Nixon, qui a démissionné, à prendre la décision de museler la CIA


Afghanistan1979

Lors des élections présidentielles, Ronald Reagan choisit de faire de William Casey l’homme - clef de son gouvernement. Dès sa nomination à la tête de la CIA, Casey renforce le rôle de l’agence et rétablit la plupart des postes supprimés par Turner. Sous sa direction, l’agence surarme des dizaines de groupes de guérilla, sans aucun contrôle, pour attaquer les Soviétiques, allant jusqu'à leur fournir des armes de pointe. Dix ans après le départ des Soviétiques, ces armes circulaient encore.


Fin de l'URSS 1989

Robert Gates, à la CIA, fournit tout au long de la présidence Reagan des informations extrêmement exagérées sur la puissance soviétique, poussant la Maison-Blanche dans son incapacité à anticiper l'effondrement de l'Union Soviétique. C’est le nouveau Président George Bush qui assistera à l’effondrement de l’Union Soviétique dirigée par Michael Gorbatchev. La CIA a perdu son principal ennemi.


Koweït 1990 - Guerre du Golfe

Ne pouvant accepter de perdre le contrôle sur une partie des ressources pétrolières du Golfe, les États-Unis, avec l'autorisation de l'ONU et le soutien de forces internationales, volent au secours de la souveraineté du Koweït et déclarent la guerre à l'Irak en janvier 1991. Le Koweït est libéré un mois plus tard. La CIA souhaite se voir confier la tâche d’éliminer Saddam Hussein, mais le Président Bush refuse.

New York 2001 - World Trade Centre

Aux élections présidentielles de 2000, George Bush Junior remporte de justesse la course à la Maison-Blanche. Il est alerté par la CIA : Ben Laden menace maintenant directement les Etats-Unis. Malgré les menaces de plus en plus précises, le combat que se livrent la CIA et le FBI ne cesse pas. Les rivalités et la rétention d’information continuent. 

En février 2001, Israël avertit la CIA : « Des terroristes vont pirater un ou des avions de ligne et s’en servir comme armes ».  Le 11 septembre 2001 George W. Bush entame cinq semaines de vacances dans son ranch au Texas ; à 8 heures 47 son conseiller reçoit un appel. L’attentat visant les tours du World Trade Centre et le siège du Pentagone fait près de 4000 morts et entraînera l’invasion de l’Afghanistan puis celle de l’Irak par les Etats-Unis.




SI LA CIA N’EXISTAIT PAS… - Haut de la page


V : La CIA n’existe pas, Paul. Ce n’est qu’une vaste auberge regroupant autant de cellules autonomes qu’il y a d’intérêts contradictoires et de groupes de pression dans notre pays. Pendant que vous cherchez les figures de proue de la nébuleuse pour les éliminer, d’autres agents prennent le thé avec eux, tandis qu’une autre équipe est en train de se demander s’il faut les assassiner ou non et qu’une autre unité est en train de plancher sur une nouvelle stratégie. Si vous survivez à votre infiltration, ce qui est peu probable, il est très possible qu’un de nos agents vienne vous tuer parce que la politique gouvernementale a changé. Un agent secret est quelqu’un qui fait du surf sur les sables mouvants.

V (Vieil espion), in : Opération Métastases




DOMINIQUE ZIEGLER : AUTEUR ET METTEUR EN SCENE - Haut de la page


Il joue notamment au Théâtre de Carouge, l’Étudiant dans Wod et les Avenaires (1998), un Porteur (1997/98) puis Carle (1998) dans Les Fourberies de Scapin, le Maître de musique dans Le Bourgeois gentilhomme de 1999 à 2001, et le jeune homme dans L’Assemblée des femmes d’Aristophane (2000/01) spectacle que met en scène Georges Wod. Il est aussi assistant pour Michel Barras (1996), et Georges Wod (1999 et 2000). Au cinéma, il est aussi un ami de Jonas dans Jonas et Lila à demain d'Alain Tanner (1999) et pour la TSR, il est l’agent de police dans Kadogo que réalise Nicolas Vadimoff (2002). La même année, il est assistant de Marcella Bideau sur Stratégie pour deux jambons de Raymond Cousse avec Jean-Luc Bideau. Comme auteur et metteur en scène, il réalise sa première pièce, N’Dongo revient, d’abord à l’Auberge du Cheval-Blanc à Genève, puis la présente en tournée suisse et à Paris, au Théâtre de la Main d’or.




FRANCOIS ROCHAIX : LE VIEIL ESPION - Haut de la page

François Rochaix est bien connu comme directeur, notamment du Théâtre de Carouge-Atelier de Genève et comme metteur en scène. Il a aussi beaucoup joué. Formé comme comédien au Théâtre de Carouge par François Simon et Philippe Mentha, il fonde en 1963 l’Atelier Don Sapristi qui prend ses quartiers à la Maison des Jeunes et de la Culture de Saint-Gervais, équipe qui devient en 1965 le Théâtre de l’Atelier qu'il dirige et dont il devient te principal metteur en scène. Dans ce cadre, il joue notamment Estragon dans Godot est arrivé de Bulatovic mis en scène par Jorge Lavelli (1966-68), Marco dans Vu du pont d’Arthur Miller mis en scène par Patrick Antoine, Hugo Pludek dans Garden Party de Havel, mis en scène par Vaclev Hudecek (1967). Il joue aussi dans Le Chant du fantoche lusitanien de Peter Weiss qu'il met en scène (1968). Il est Burrhus dans Britannicus de Racine (1972), et a aussi plusieurs fois un rôle de pianiste, qu'il peut assumer pleinement, comme Dans la jungle des villes de Brecht (1961) ou dans Ce Schubert qui décoiffe de et mis en scène par Michel Soutter pour la Télévision suisse romande (1973), puis au Théâtre de Carouge (1975 et 1988) La saison passée, il a tenu plusieurs rôles dont celui de Dervais frère dans Les Qui pro quo de Töpffer.




DAVID VALÈRE : LE JEUNE ESPION - Haut de la page

Formé à l’Ecole Serge Martin, il joue dès 1998 au théâtre de La Parfumerie dans Les Enchaînés se déchaînent réalisé par Patrick Mohr et une performance danse menée par Evelyne Castellino. Cette année-là, il donne aussi son propre texte Sachs, et en 1999, il joue dans La Nuit du renard présenté à La Traverse par Serge Martin, puis dans Les Deux Gredins à Am-Stram-Gram par Roberto Salomon. Il participe à plusieurs spectacles d'été montés dans le théâtre Le Colombier à Cordes par Pierre Nicole. Arlequin serviteur de deux maîtres de Goldoni où il joue Arlequin (2001), Le Chevalier au pilon flamboyant de Beaumont et Fletcher (2001), Figaro-ci Figaro-là d'après Beaumarchais où il tient le rôle de Figera (2002), et il est assistant de mise en scène pour L’Ecole des femmes de Molière d'abord présenté à l'Orangerie à Genève (2004). En 2000, il participe aussi à L’Apocalypse de St-Jean présenté au BFM par Pierre-Alexandre Jauffret. En 2002, il crée le rôle de N'Dongo dans N'Dongo revient, spectacle qui tourne depuis lors. Il a présenté la quatrième fête du comédien au Théâtre du Grütli en novembre 2003.





N’DONGO REVIENT - Haut de la page

de Dominique Ziegler

Mise en scène Dominique Ziegler
Avec David Valère (Mamadou N’Dongo)
et Daniel Vouillamoz (le Président Blanc).

Dans N’Dongo revient, Le président très peu démocratique d’un beau pays africain, Mamadou N’Dongo, vient retrouver le Président Blanc, élu là la tête d’un grand pays d’Europe. L’accueil est protocolairement chaleureux — les intérêts en jeu sont importants —, et les cadeaux simples et somptueux. Arrivent alors les problèmes à régler, de part et d’autre. L’un est en chute libre dans les sondages, notamment en raison de la caution qu’il apporte au nom de son pays à cette fripouille que la communauté internationale réprouve. L’autre est surtout menacé par une rébellion qui s’est emparée du tiers du pays… et il soupçonne la principale entreprise pétrolière du pays du Président Blanc d’être le commanditaire des rebelles.

Sous les sourires perce la malhonnêteté à l’échelle continentale de ces deux dignes canailles qui s’affrontent avec tous les accents de sincérité exigés par le Journal de 20 h.

Cette simple comédie a quelque chose d'une fable moqueuse de La Fontaine, celle qui commence par
"la démocratie du plus fort est toujours la meilleure…"

Il va sans dire que toute ressemblance avec les faits, gestes, procès et scandales agitant régulièrement un pays qui nous est proche, ne serait qu’une regrettable et cocasse coïncidence et nous ferait bien rire.




N’DONGO : LE RETOUR - Haut de la page

N’Dongo revient raconte la visite officielle d’un dictateur africain au président d’une grande puissance européenne, son principal soutien politique en Occident, sortes de Tartuffes contemporains. Utilisant l’arme du rire, Dominique Ziegler analyse au vitriol un demi-siècle de relations incestueuses entre démocraties occidentales donneuses de leçons en matière de droits de l’homme et dictatures bafouant ces mêmes droits pour le plus grand profit des unes et des autres. Un texte plus que jamais d’actualité. Ou comment tenter d’éveiller les consciences par l’humour et la dérision. Ziegler revendique comme maîtres d’inspiration théâtral riens moins qu’un Molière métissé d’un humour à la Charlie Hebdo.

Cette pièce a connu un immense succès dès sa création à Genève en 2002, puis à Paris et en tournée.




NOIR HUMOUR - Haut de la page

Entretien avec Dominique Ziegler, auteur et metteur en scène


Avec N’Dongo revient, vous avez trouvé un biais très heureux et très efficace pour parler d'une horreur contemporaine. Où puisez-vous cette manière comique de traiter des sujets si graves et pourtant si peu abordés au théâtre?

Dominique Ziegler : Cette forme d'humour vient de la bande dessinée, de l'irrespect et de la dérision envers le pouvoir tels qu'on les trouve chez Reiser, Vuillemin et toute l'équipe de Hara Kiri et de Charlie Hebdo. Dans un autre registre d'insoumission créative, j'aime beaucoup Boris Vian.

Pourquoi vos deux personnages sont-ils tous deux présidents?

D. Z.: Parmi les choses qui me choquent, il y a cette curieuse rédemption institutionnelle qui permet que lorsqu'une crapule, bonne pour la prison, parvient à devenir Président, il bénéficie soudain d'une virginité miraculeuse. L'exemple de Sharon, criminel de guerre devenu premier ministre, est attristant. Celui de Jacques Chirac, qui est un voleur, est terriblement édifiant aussi, et ainsi de suite. Sans parler de Bush Jr, dont la simple existence ébranle jusqu'au concept même d'humanité. Il existe un réflexe mystérieux dans la conscience des gens qui savent très bien quel est le passé du candidat, quelle est sa nature, et qui semblent l'oublier quand il devient le chef (même au mépris de la démocratie, comme ce fut le cas pour Bush). Je voulais aussi parler du respect manifesté envers ces crapules, et à plus forte raison lorsqu'il s'agit de dictateurs qui massacrent leur peuple. Cette révolte intérieure m'a donné envie de mettre à mal la fonction présidentielle, en montrant un président blanc et un président noir, pleins de leur importance et dont les rapports se dégradent, affectant leur tenue tant physique que morale.

À Paris, vous avez atteint un public directement concerné ?

D. Z.: Tous les soirs, nous avions des rencontres passionnantes, aussi bien de la part des Français que parmi la population africaine en exil. À Paris, l'opposition togolaise est venue massivement voir le spectacle. Evidemment, que peut-on dire encore du président-général Eyadema, qui fête cette année trente-huit ans de règne sanguinaire sur le Togo? Arrivé au pouvoir par la force, avec le soutien de la France, son activité politique repose sur deux axes: le pillage des richesses et l'élimination d'opposants. Régulièrement dénoncé par Amnesty International, la Ligue internationale des droits de l'homme, accusé de fraude électorale par la Fondation Jimmy Carter et par l'Union européenne, Eyadema est un ami intime de Jacques Chirac à qui il a encore rendu visite à l'Elysée en mars 2004, ainsi qu'à de nombreux hommes politiques et hommes d'affaires occidentaux. Nous avons rencontré des Togolais marqué par la torture, la souffrance de l'exil. Ces gens nous ont fait l'honneur de nous remercier de notre soutien sur leur site internet, ce que je considère comme le plus bel hommage à ma pièce, bien plus que la reconnaissance médiatique. Une jeune fille franco-togolaise d'une vingtaine d'année, ayant passé toute sa vie à Paris m'a abordé à la fin d'une représentation, les larmes aux yeux en me disant que ce n'était que très récemment qu'elle se rendait compte de l'ampleur du drame togolais et que la pièce avait contribué à cette prise de conscience. Des ressortissants d'autres pays dictatoriaux sont venus voir la pièce et il s'est passé très souvent la chose suivante: chacun était persuadé que j'avais abordé le cas particulier de son pays et de son dictateur. Les Congolais me disaient: «vous avez parlé de chez nous!». Puis j'avais droit à la même remarque de la part des Gabonais, des Tchadiens ou des Angolais! Beaucoup de médias africains basés en France se sont intéressés au spectacle, certains journalistes profitant de mes propos peu diplomatiques sur le soutien de la France aux dictatures africaines, pour exprimer indirectement leur opinion, chose que le devoir de réserve et la nature des financements de leur média leur interdit.

À Genève, plusieurs diplomates des régimes totalitaires que je dénonce dans la pièce ainsi que des membres de la famille Bokassa - l'ancien dictateur de Centrafrique - sont venu voir la pièce et l'ont, semble-t-il, grandement appréciée! Un diplomate d'un pays africain dictatorial m'a même dit: «C'est une pièce de salubrité publique!» C'était pourtant des gens de leur camp dont je me moque dans la pièce! Je me suis longuement interrogé sur les raisons de leur enthousiasme. J'émets l'hypothèse suivante: N'Dongo n'est pas seul à être montré du doigt, il est le complice, l'ami et l'adversaire du président Blanc qui est tout aussi ridicule que lui, si ce n'est plus. Peut-être que de faire tomber le masque hypocrite du "grand démocrate blanc", du donneur de leçons occidental a éveillé chez ces personnes un sentiment de satisfaction. Ou peut-être sont-ils tout simplement fatigués eux aussi de la gabegie dans laquelle le totalitarisme sanguinaire plonge la continent africain depuis trop longtemps déjà.




N’DONGO : LES ECHOS - Haut de la page


Une satire mordante qui évite toute pédagogie bien-pensante.
Libération


Le public en redemande.
Le Canard enchaîné

Insolent, rapide, irrespectueux. Une vision sans illusion du post-colonialisme.
Frankfurter Allgemeine Zeitungen

On rit de ces Tartuffes modernes, mais surtout l’humour dévastateur de l’auteur dévoile leur monstruosité.
Afrique Asie

Une farce dans la meilleure tradition.
Politis

Dialogues ciselés, humour redoutable : à des années-lumières des introspections poétiques qui forment le gros de l’édition théâtrale francophone.
Le Temps

Une machine théâtrale implacable. De la première à la dernière minute : une tension permanente et une force comique qui ne faiblit pas.
Le Courrier International

Une pièce politique vitriolée qui parvient à divertir sans bêtifier.
Le Courrier de Genève




IL EXISTE UN PAYS - Haut de la page


I l existe un pays où, depuis son palais, le chef de l'État recrute librement des mercenaires et pilote des guerres civiles sur un autre continent.

Il existe un pays qui attise les conflits ethniques et déverse des armes sur des régions à feu et à sang, pour rester maître du seul vrai pouvoir : l'argent.

Il existe un pays qui, pour défendre ses intérêts, autorise ses services spéciaux à s'allier, en terre étrangère, avec les réseaux mafieux et les milices d'extrême droite.

Il existe un pays où un candidat à l'élection présidentielle, deux fois ministre de l'Intérieur, peut s'appuyer, en toute impunité, sur les circuits des casinos et des ventes d'armes.

Il existe un pays qui, loin de ses frontières, truque des élections et couvre l'assassinat de ses propres coopérants.

Ce pays, c'est la France. Le continent humilié, c'est l'Afrique …

Néocolonialisme

Selon un sondage publié en mai 1999, deux Français sur trois estiment que Jacques Chirac est «le président de tous les Français » et jugent son bilan «dans l'ensemble plutôt positif». Il est donc incontestablement légitime.

Pourtant, il reste la principale tête de réseau de la Françafrique, dont les ingérences ont fait le drame du Congo-Brazzaville, ont concouru à la tragédie de la région des Grands Lacs et en attisent les conflits. Comme elles l'ont fait en Guinée-Bissau et en Sierra Leone. Comme elles le font en Angola. Cette Françafrique continue de coloniser le Gabon, le Tchad, les Comores, Djibouti.. Jacques Chirac veut faire croire à la légitimité de la dictature togolaise. Il s'en va au Cameroun relégitimer un régime autocratique et prédateur…

La France officielle n'a cessé d'expliciter un message : elle ne considère pas ses ex-colonies d'Afrique subsaharienne comme des États vraiment indépendants, ce sont pour elle des zones de non-droit, hors la loi. Elle considère légitime d'y intervenir à tort et à travers, par mercenaires, barbouzes ou Elf interposés.

François-Xavier Verschave, Noir silence.
Qui arrêtera la Françafrique ?,
Paris, Les Arènes, 2000, rééd 2004.


Économiste, François-Xavier Verschave préside l’association Survie, qui œuvre à de nouvelles relations franco-africaines n’a cessé de réfuter les thèses selon lesquelles le désastre actuel de tout un continent est imputable aux Africains eux-mêmes et les errements du colonialisme appartiennent au passé. En réalité tout continue : les liens de l’extrême droite avec les mercenaires en tout genre et les services de sécurité des pires tyrans locaux ; l’importance de la Grande Loge Nationale Française, à laquelle sont affiliés tous les chefs d’Etat de la FrançafrIque ; la force des réseaux financiaro-barbouzards ; les rôle personnel de Jacques Chirac, au cœur depuis quarante ans des politiques de secret et d’impunité. Il avance qu’il faut en finir avec de prétendues fatalités, comme, en France, l’asservissement de la tolérance générale face aux mécanismes autoritaires de la «raison d’Etat».




DAVID VALÈRE : MAMADOU N’DONGO - Haut de la page

Formé à l’Ecole Serge Martin, il joue dès 1998 au théâtre de La Parfumerie dans Les Enchaînés se déchaînent réalisé par Patrick Mohr et une performance danse menée par Evelyne Castellino. Cette année-là, il donne aussi son propre texte Sachs, et en 1999, il joue dans La Nuit du renard présenté à La Traverse par Serge Martin, puis dans Les Deux Gredins à Am-Stram-Gram par Roberto Salomon. Il participe à plusieurs spectacles d'été montés dans le théâtre Le Colombier à Cordes par Pierre Nicole. Arlequin serviteur de deux maîtres de Goldoni où il joue Arlequin (2001), Le Chevalier au pilon flamboyant de Beaumont et Fletcher (2001), Figaro-ci Figaro-là d'après Beaumarchais où il tient le rôle de Figera (2002), et il est assistant de mise en scène pour L’Ecole des femmes de Molière d'abord présenté à l'Orangerie à Genève (2004). En 2000, il participe aussi à L’Apocalypse de St-Jean présenté au BFM par Pierre-Alexandre Jauffret. En 2002, il crée le rôle de N'Dongo dans N'Dongo revient, spectacle qui tourne depuis lors. Il a présenté la quatrième fête du comédien au Théâtre du Grütli en novembre 2003.




DANIEL VOUILLAMOZ  : LE PRÉSIDENT BLANC - Haut de la page

Il suit les cours de Georges Wod au Conservatoire de Genève dès 1981 et joue sous sa direction au Théâtre de Carouge dans des pièces de Monique Lachère. De 1990 à 1993, il adapte et interprète Gros-Câlin d'après Emile Ajar, spectacle créé en 1990 au Théâtre Saint-Gervais dans une mise en scène de Roberto Salomon. Dès 1992, il travaille à plusieurs reprises sous la direction d'Elena Vuille-Mondada à la Grange de Dorigny, notamment pour la création de La Chasse aux trésors, opéra de chambre de Jorge Pepi (1993) et tient le rôle-titre dans Anatole de Schnitzler (1995). Au Théâtre Am Stram Gram, il participe à la création de Icare, un rêve de Philippe Morand mis en scène par Dominique Catton (1992) et joue le Sacristain dans Le Testament du chien de Suassuna mis en scène par Charles Joris (1995). Au Théâtre du Jorat pour Jean Chollet, il est Florindo dans Le Menteur de Goldoni (1993), l'Innocent dans L’Arlésienne de Daudet (1994), Pierrot dans Dom Juan de Molière (1995), et joue dans Farinet d'après Ramuz (1996) et Zorba le Grec d'après Nikos Kazantzaki 11997). En 1998, il met en scène son propre texte, Le Bénéfice du doute au Théâtre de la Grenade à Genève. La même année, Gérard Demierre le dirige dans le rôle de Robinson dans Vendredi ou la vie sauvage d'après Michel Tournier au Petit Théâtre de Lausanne. En 1999 au Théâtre de Vidy Lausanne, il est notamment le vieux Gabo dans Le Marchand de Venise de Shakespeare que met en scène Cécile Garcia Fogel. Il joue sous la direction de Benno Besson dans Le Cercle de craie caucasien de Brecht (2001-02). En 2002, il crée le rôle du président Blanc dans N’Dongo revient.