tribune de genève

Suiss… ide, mode d’emploi
THÉÂTRE | 00h05 Dans sa nouvelle pièce, Dominique Ziegler dénonce le vide de l’époque.
LIONEL CHIUCH | 04 Mai 2007 | 00h05
C’est une sorte d’atavisme, chez les Ziegler: le mal à l’époque. Une saine chose, aussi, puisque son corollaire est la capacité d’indignation.
Après avoir dénoncé la politique française en Afrique et le cynisme du clan Bush, Dominique Ziegler se frotte à la société du spectacle dans René Stirlimann contre le Docteur B. Un titre en forme de clin d’œil aux séries B qui dissimule son lot de gravité: la pièce traite du suicide, de l’euthanasie et de l’abêtissement général. On range la langue de bois et on en parle.
Vous abordez ici un thème délicat, celui du suicide.
L’idée, c’est d’interroger la mort pour mieux interroger la vie. L’histoire est celle d’un raté qui veut mettre fin à ses jours. Son quotidien est vide, jusqu’à la musique qu’il écoute. On découvre qu’il n’a aucune culture. C’est vraiment une charge en creux contre la télé, Le Matin Bleu et toutes ces conneries. C’est cette manipulation sourde qui m’intéresse.
En même temps, on rit beaucoup pendant tout le spectacle.
L’idée est la même que pour les précédentes pièces: parler de sujets graves de manière ludique. C’est d’abord un divertissement. J’avais envie de déconner avec des thèmes qui restent tabous.
Vous n’avez pas peur de choquer?
Je pense qu’on peut parler de la mort sans se prendre au sérieux. Ce qui me touche, ici, c’est le mal-être existentiel dans la société libérale. Et la corrélation entre les pays riches et le taux de suicide élevé. Un constat qui pose question et dont personne ne parle.
On n’est pas loin de Debord: «Le monde à la fois présent et absent que le spectacle fait voir est le monde de la marchandise dominant tout ce qui est vécu».
Oui, et la formule du président de TF1, sur «les minutes de cerveaux disponibles» est très symptomatique.
(…)
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«René Stirlimann…», au Caveau, 9 av. Sainte-Clotilde. Jusqu’au 20 mai. Rés. 076 596 25 80.

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